L’élégance de la mode au service de l’amour au Portugal, vue par le photographe Sergio Morais.

Nous remercions chaleureusement Sérgio Morais pour la simplicité et la fluidité de nos échanges autour de cet article. Son parcours démontre que le talent et la reconnaissance professionnelle peuvent aller de pair avec l’humilité et la disponibilité.

Là où certains professionnels laissent les demandes d’interview en suspens, Sérgio, malgré un agenda très chargé, a toujours fait preuve de réactivité, de clarté et de générosité, allant même jusqu’à nous laisser carte blanche pour présenter son travail.

Nous souhaitions mettre en avant cette superbe série réalisée en Algarve, qui reflète à merveille le regard unique de Sérgio. Elle confirme qu’au-delà de son talent artistique, il se distingue par une justesse rare. Les images, à elles seules, subliment cette journée de mariage.

« When Love Smells Like Film Grain: Anastasia & David’s Wild Elegy by the Atlantic
You could call it a wedding, but that would be too clean, too sterile, too Pinterest-perfect for what actually happened. What I witnessed in Lagos, on the edge of a cliff that fell into the hungry mouth of the Atlantic, was something closer to cinema. Two days of love turned into performance art, stitched together with champagne, Leica shutters, salt air, and the crackling tension of a world at war.
Anastasia — Ukrainian, radiant, stubbornly alive in a city where sirens dictate the rhythm of daily life. David — son of Ukrainian emigrants, raised on American highways, who abandoned convenience and comfort to move to Kyiv with nothing but love, grit, and the belief that you don’t run from fire if your heart is inside it. Together, they are a cosmopolitan paradox: modern and elegant, but raw enough to still smell of the underground shelters where they wait out air raids.
Their wedding wasn’t about symmetry or floral centerpieces. Day one unfolded inside a private villa, perched on a cliff like some Mediterranean fever dream. Imagine glass walls, wild Atlantic winds, a space humming with artful restraint. No kitsch, no pastel vomit. Just lines, shadows, and the electricity of a couple who understand the difference between a photograph and an image that feels alive.
Day two we drove straight into myth. The Arco de Albandeira, stone archway carved by centuries of ocean rage, became a cathedral without pews. Salt spray replaced incense. And there they stood — lovers in couture and chaos, framed by a brutal horizon that devoured the sky.
I don’t photograph weddings like a service; I photograph them like they’re part of a larger archive, the kind that outlives the couples themselves. My background in fashion and advertising taught me control, but I’ve learned to burn holes in that control with light leaks, with shadows that misbehave, with analog cameras that cough up grit and imperfection like poetry. My Leicas are extensions of my lungs — every frame is an inhale/exhale, a scream/silence, a yes/no. I chase chiaroscuro. I drown in grain. I’m not interested in pretty pictures; I’m interested in scars that look beautiful under the right light.
This gallery is not for everyone. It’s not sugar-coated. It’s not the stuff of wedding magazines with manicured cover girls selling you an ideal. It’s closer to Vogue colliding with Vivienne Westwood in a smoke-filled nightclub. It’s Nadia Lee Cohen whispering in the darkroom. It’s punk dressed as romance, or maybe romance stripped down to its punk bones.
For Anastasia and David, it had to be this way. Their love story isn’t a polite handshake, it’s a fistfight with destiny. And when you live under bombardments and still choose to marry on a cliff in Portugal, you don’t deserve clichés. You deserve grain. You deserve shadows. You deserve an image that howls back at the storm. »
— Sérgio Morais

Pouvez-vous vous présenter et nous dire où vous habitez ?
Je suis Sergio Morais — un photographe qui, d’une certaine manière, a fini par échanger les plateaux de cinéma et les campagnes publicitaires contre des falaises sauvages, des plages secrètes et des couples follement amoureux.

Avant la pandémie, toute ma vie tournait autour de la direction photographique pour le cinéma et la création de visuels pour des marques comme Ryanair, Gulf, Marriott, Iberostar, Aprilia, Del Monte, Decathlon, Four Seasons… vous voyez le genre. Tout cela se passait à Lisbonne, où j’ai également beaucoup travaillé dans la mode — des défilés aux campagnes publicitaires — avec des légendes comme Isabeli Fontana, l’une des Victoria’s Secret Angels, passant devant mon objectif.

Puis est arrivé le Covid, et avec lui un étrange tournant. J’ai commencé à descendre en Algarve pour créer du contenu pour des clients hôteliers et, honnêtement, j’ai été frappé. La lumière, les paysages bruts, le silence entre les vagues — tout cela ressemblait à un bouton reset. J’ai su que je voulais vivre ici. Alors j’ai pris mon expérience cinématographique et mode, je l’ai transposée aux mariages, aux demandes en mariage et aux elopements, et… boom. Soudain, je photographiais trois demandes par semaine et j’étais considéré comme le photographe incontournable en Algarve par des plateformes nationales et internationales.

Dans quelles zones géographiques avez-vous l’habitude de travailler ?
L’Algarve est ma base, avec Lisbonne et Porto également au programme. Mais voici le truc : une fois que les couples voient leurs photos de demande en mariage, ils refusent souvent que quelqu’un d’autre photographie leur mariage. Cela signifie que j’ai fini par voyager partout — des fjords de Norvège aux vignobles de France, des rues dorées d’Espagne jusqu’aux États-Unis et au Canada. Mon appareil photo ne se préoccupe pas vraiment des frontières.

Qu’est-ce qui caractérise le plus vos photos de mariage ?
Imaginez le cinéma qui rencontre la mode — c’est là que vit ma photographie. De mon expérience de directeur de la photographie, j’ai cette obsession pour la lumière : comment elle bouge, comment elle sculpte, comment elle raconte des histoires. Chaque détail compte — la balance des blancs, le cadrage, l’atmosphère. De la mode, j’apporte l’esthétique, le langage du corps, la naturalité et une approche du style sans peur.

Le résultat ? Des images qui paraissent cinématographiques mais humaines, stylisées mais brutes. Je suis attiré par le grain, les textures analogiques, les ambiances noir, les bizarreries inattendues. Mes inspirations se situent à la limite : le drame d’Annie Leibovitz, le noir et blanc intemporel de Peter Lindbergh, le glamour de Mario Testino, la symétrie de Wes Anderson, l’étrangeté surréaliste de Nadia Lee Cohen, le flash brutal de Juergen Teller. J’adore les images qui ne se contentent pas de montrer un moment, mais qui vous le font ressentir — parfois belles, parfois étranges, toujours réelles.

Car, en vérité, nous ne photographions pas avec des appareils — nous photographions avec notre cerveau, avec chaque référence, chaque film que nous avons vu, chaque chanson qui nous a bouleversés, chaque détail que nous avons appris à observer.

Proposez-vous un tarif spécifique pour un elopement, une séance naissance ou un mariage ?
J’ai bien sûr des lignes directrices de base, mais je ne crois pas aux devis standardisés. D’abord, je veux rencontrer le couple, voir si le courant passe, entendre leurs rêves et comprendre la logistique. Ensuite, je crée une proposition qui ait réellement du sens pour eux. C’est toujours personnel.

Sergio Morais est un photographe hors norme, qui vous accompagnera avec une approche résolument mode et sublimée. Découvrez son travail ainsi que les témoignages des mariés qui lui ont fait confiance sur son site.

Pour un accompagnement complet au Portugal, l’agence Jules & Moi a ouvert une antenne à Lisbonne et répondra à vos demandes dans toutes les régions du pays, de Porto à Faro.